mardi 2 octobre 2012
THE FLESHTONES
Depuis plus de 30 ans, les Fleshtones n’ont jamais cessé
d’écumer les clubs du monde entier pour faire entendre leur musique fiévreuse
et contagieuse. Sourds aux compromis, ces fous furieux restent des puristes. Du
rock ou rien du tout !!
La Baleine Bleue
Quartier du Queens, New York, 1976. Keith
et Jan Marek, colocataires, s’installent dans leur nouveau logement, “The
House”, comme ils l’appellent. Quelle n’est pas leur surprise de découvrir, au
sous-sol, des instruments laissés par le précédent occupant ! Pour citer
Keith : « Vous voulez savoir pourquoi et comment les Fleshtones
ont démarré ? C’est qu’il y avait un endroit pour le faire ! ».
« The House » est pleine de monde tous les soirs. D’un naturel très
convivial, nos deux lascars jouent devant leurs invités, sans oublier de
leur offrir moultes tournées d’un cocktail dont ils ont le secret et qu’ils ont
baptisé « The Blue Whale » (La Baleine Bleue). C’est lors d’une de
ces réceptions que le guitariste Keith Streng et le bassiste Jan Marek Pukulski
rencontrent Peter Zaremba, étudiant en Beaux-arts à ses heures perdues. C’est
surtout le chant, l’harmonica et les maracas qui l’intéressent. Il se retrouve
vite à la tête de la formation, qui engage Lenny Calderone II comme batteur. A
cette époque les New -Yorkais ne jurent que par les groupes new wave comme
Television ou Talking Heads, tenants d’un rock cérébral. Les Fleshtones
viennent alors jouer les trouble-fêtes en associant l’énergie punk à un son
résolument sixties (guitare fuzz et orgue Farfisa) tout en conservant des
influences rhythm and blues et rockabilly. Et cette potion magique, qu’ils
aiment appeler du « Super Rock », ils nous la distribuent avec
prodigalité depuis maintenant plus de 30 ans. Alan Vega fut le premier à être
attiré par ce retour du rock à la simplicité et au naturel et c’est grâce à lui
que Marty Thau, ex-manager des New York Dolls mais aussi patron du label Red
Star sur le catalogue duquel figurait le groupe Suicide, se décida à signer les
Fleshtones. Leur première sortie officielle est le single American Beat
en juillet 78, mais l’album projeté n’est pas publié suite à un différend avec
Marty Thau (Blast Off ! ne paraîtra qu’en 82 sur ROIR Records
d’abord sous forme de K7 puis en CD quelques années plus tard). Marty Thau, en
revanche, sortira une compilation intitulée Marty Thau presents 2x5 , où
les Fleshtones figurent en compagnie des Revelons, des Bloodless Pharaohs (le
premier groupe de Brian Setzer) des Student Teachers et des Comateens. En 79
c’est au tour de Miles Copeland (frère de Stewart du groupe Police) de
s’intéresser aux Fleshtones. Il les signe sur son label I.R.S. (R.E.M., The
Go-Gos). Bill Milhizer remplace Calderone et le mini-album Up Front est
publié l’année suivante. On y remarque une reprise hyper speedée du Play
With Fire des Stones qui justifient l’indication suivante sur la
pochette : « Pour de meilleurs résultats, ce disque doit être passé
en 45t. ». Leur premier vrai album Roman Gods sort en 81 et le live
Speed Connection, dont la pochette est dessinée par le Français Serge Clerc
et qui est enregistrée en mars 85 au Gibus à Paris, installe leur réputation
dans notre pays. Depuis les Fleshtones reviennent à la charge
régulièrement : Powerstance (92) qui marque les débuts du nouveau
bassiste Ken Fox en remplacement de Pukulski, Beautiful Light (94)
produit par Peter Buck de R.E.M.. Ils semblent même vouloir témoigner d’un
regain d’activité ces derniers temps puisqu’après nous avoir gratifié d’un
nouvel album Beachhead en 2005, ils débarquent aujourd’hui avec un DVD
live Brooklyn A Paris filmé à la Maroquinerie avec 7 caméras en octobre
dernier et produit par Didier Pasquier sur le label Big Enough (avec Tony
Truand des Wampas et des Dogs sur un titre).
Rock’n’roooooooooolllllllllllllll !!!
Là où la
tâche du rock-critic devient difficile, voire impossible, c’est lorsqu’il
s’agit de transcrire l’atmosphère d’un concert des Fleshtones. Je les ai
découverts en 82 à The Venue, une salle mythique en face de la gare Victoria de
Londres, salle qui a malheureusement disparu depuis. J’avais déjà essayé à
l’époque de décrire toute l’énergie que j’avais ressentie lors de ce concert
dans l’émission Vinyl sur Fréquence Nord tenue par mon cher rédacteur en
chef actuel. Je les ai revus plus tard à la salle Doumer, à l’ancien Aéronef
rue Colson. A la fin du concert, Zaremba nous avait dirigés vers la sortie à
coups de sifflet, accompagné par le batteur qui avait démonté un tom pour
pouvoir lui aussi aller jouer dehors avec les copains ! La dernière fois à
l’Aéronef, le 21 mai 2004, chaque minute du show était un moment
d’anthologie : les hilarantes poses d’empereur romain sur scène, les
morceaux joués au milieu du public … Une leçon de rock’n’roll donnée par un groupe
qui fait ça pour se faire plaisir, nous faire plaisir.
Jumpin’ Jack Devemy
Rechercher dans ce blog
Messages les plus consultés
Libellés
Artiste Suivi
(9)
Dancing with Mr D.
(30)
Didier Wampas
(3)
interviews
(1)
Lili Drop
(3)
Zénith de Lille
(1)