mardi 25 septembre 2012


PULP


         En retraite anticipée depuis 4 ans, Jarvis Cocker, l’ex-chanteur de Pulp, revient sur scène et sort son premier album solo. Alors, un bon conseil : « Faut bien secouer Jarvis, sinon Pulp, il reste en bas ! »

Jarvis Le Pelvis

         Alors qu’il n’a que 15 ans, Jarvis Cocker forme Pulp en 1978. Originaire de Sheffield en Angleterre (comme son homonyme Joe Cocker), Jarvis s’entoure de trois camarades de classe : Mark Swift à la batterie, David Lockwood à la basse et Peter Dalton à la guitare. Le groupe s’appelle d’abord Arabacus Pulp. Sauf que voilà, personne n’arrive à prononcer correctement son nom et Jarvis décide de le raccourcir en Pulp. Quelques répétitions plus tard, nos quatre compères enregistrent une démo qui tombe entre les mains du célèbre animateur radio de la BBC John Peel. Leur première Peel Session a lieu en novembre 1981 mais, au lieu de mener au vedettariat escompté et à des contrats juteux, elle n’aboutit à rien. Découragés par leur manque de succès, les copains de Jarvis quittent le groupe en 1982 pour entrer à l’université. L’année suivante, Jarvis réunit autour de lui un nouveau line up composé de 8 membres dont sa propre sœur, Saskia et le claviériste Simon Hinkler qui devait plus tard rejoindre The Mission. Ils enregistrent ensemble un album aux accents folk qui sort en 1984 : le mini-album sobrement intitulé It. C’est un flop et Jarvis, furibard, vire tout le monde. Il engage le guitariste/violoniste Russell Senior qui deviendra son collaborateur à part entière, le batteur Magnus Doyle, le bassiste Peter Mansell ainsi que Tim Allcard qui ne fait rien d’autre que lire de la poésie et qui, d’ailleurs, quitte le groupe assez rapidement. L’arrivée en 1985 de la claviériste Candida Doyle, sœur de Magnus, née à Belfast, confère à Pulp une atmosphère musicale plus sombre. Ils font paraître une série de singles sur Fire Records. Juste au moment où les choses commencent à aller mieux pour eux, Jarvis se blesse grièvement. Alors qu’il fait le guignol pour tomber une fille, c’est lui qui tombe de la fenêtre d’une hauteur de trois mètres. Il se blesse au pied, au poignet et au pelvis (Ouille, ouille, ouille !). Pendant 2 mois, il reste cloué sur un fauteuil roulant mais il n’en continue pas moins à assurer des concerts. Le deuxième album de Pulp : Freaks sort en 1986. Le succès ne vient toujours pas. Pulp se dissout à nouveau pendant le tournage de la vidéo pour They Suffocate At Night. Tous les membres, excepté Jarvis et Russell Senior, quittent le groupe. Qu’à cela ne tienne, Pulp revient un an plus tard avec Candida Doyle, le batteur Nick Banks (son oncle n’est autre que le célèbre gardien de but Gordon Banks) et le bassiste Steven Havenhand. Ce dernier est bientôt remplacé par Anthony Genn qui est lui-même très vite remplacé par Steve Mackey. En 1988, Jarvis part étudier le cinéma au St. Martin’s College de Londres. Suit en 1989 l’album Separations. Le titre My Legendary Girlfriend est élu single de la semaine par le magazine musical britannique NME et la carrière de Pulp décolle enfin. L’Arabacus est un grain de café apparemment très long à torréfier : il aura fallu plus de 10 ans de galère à Pulp pour enfin connaître la gloire.    
J’enlève le bas !

         Début 92, Pulp quitte Fire Records pour Gift et publie une série de singles qui consolident le succès de My Legendary Girlfriend , notamment Babies qui lui vaut de signer chez Island Records. La major sort tout d’abord une compilation à moitié prix comprenant les enregistrements effectués pour Gift, Intro, puis propose à Pulp d’enregistrer His’N’Hers. L’album entre dans le Top Ten anglais. Jarvis devient soudain omniprésent à la télévision et ses multiples apparitions suaves et humoristiques font de lui un sex symbole et un héros national. Le succès se confirme en 1995 avec Different Class, l’album devient tout simplement numéro un des ventes de disques au Royaume-Uni. Les morceaux Common People et Disco 2000 y évoquent sur un ton dépité, nostalgique et désabusé, voire cynique, les relations amoureuses et les tensions entre classes sociales. Ces deux titres remportent un franc succès : en juin 95 Common People se place deuxième dans les charts britanniques et Disco 2000 septième en décembre 95. Pulp dérape dans la provocation et fait scandale avec le single aux deux faces A, Mis-Shapes et Sorted For E’s & Wizz, sorti en août de la même année. En effet, le livret contient les instructions nécessaires à la fabrication d’un emballage pour cacher de la drogue. Le Daily Mirror titre « Ban This Sick Stunt » (« Interdisez ce coup de pub écoeurant »). Nouvelle provoc’ pendant les Brit Awards 96 : révolté par tout le cirque autour de la remise du prix à Michael Jackson, Jarvis monte sur scène et baisse son pantalon en guise de protestation. Oh ! Shocking ! En janvier 1997, Russell Senior, le deuxième pilier de Pulp, quitte le groupe. Finalement, l’édifice tient bon et en 1998, Pulp revient avec This Is Hardcore, puis We Love Life en 2002, fortement inspiré par le légendaire Scott Walker. Le groupe Pulp, visiblement séparé, ne fait plus parler de lui depuis, hormis la sortie de la compilation The Peel Sessions, la réédition en version deluxe des albums sortis entre 94 et 98 (à 25 euros pièce tout de même) … et le premier album solo de Jarvis Cocker. Mais ça, c’est une autre histoire…

Jumpin’ Jack Devemy  


P O L I C E


         En 1980, au lendemain de l’enregistrement de Zenyatta Mondatta, Police se produisait sur la scène de Werchter. Aujourd’hui, 28 ans plus tard, avant leur tout dernier concert à New York en août prochain, le groupe s’apprête à dire adieu à la Belgique et ses voisins du nord de la France, lors d’un show de 2 heures qui s’annonce exceptionnel.
Coup d’œil dans le rétro !

Cop’s Police

         N’en déplaise aux fans de Sting, c’est Stewart Copeland qui est à l’origine du groupe. Né le 16 juillet 1952 à Alexandria en Virginie, il est prédestiné à la musique. Son père, Miles, est trompettiste de jazz et il a joué avec le Glenn Miller Orchestra. Stewart préfère la batterie, qu’il apprend dès l’âge de 13 ans. La famille Copeland vient alors de s’installer à Beyrouth au Liban, où le père a décidé de fonder une agence de renseignements au service des compagnies pétrolières américaines, après avoir travaillé pour la Military Intelligence pendant la Seconde Guerre Mondiale et avoir été l’un des fondateurs de la CIA. Après cela, on s’étonnera que Stewart ait choisi d’appeler son groupe : The Police. En attendant, il joue dans plusieurs groupes avec d’autres jeunes Américains vivant à Beyrouth. En 1966, la famille déménage à Londres. Stewart a deux frères aînés, Miles et Ian. En 1972, ils créent une maison de disques et une agence artistique, BTM (British Talent Managers). En 1975, Miles, connu sous le nom de Miles Axe Copeland III, demande à Stewart, alors étudiant à Berkeley en musique, médias et communications, de superviser la tournée de Joan Armatrading. Stewart se prend au jeu et devient le tour-manager de Curved Air. Lorsque le batteur du groupe s’en va, c’est lui qui le remplace. Du même coup, il tombe amoureux de la chanteuse Sonja Kristina, qu’il épousera en 1982.

Un Corse punk

         En décembre 1976, Curved Air donne un concert à St Albans, à 35 km environ au nord de Londres. C’est là que Stewart rencontre un jeune guitariste corse de 24 ans, Henry Padovani, qui vient d’arriver en Angleterre. « C’était en décembre. On s’est rencontrés en décembre 76. Et Stewart m’a demandé si je voulais monter un groupe avec lui. On n’avait pas encore de bassiste. Ca, c’est arrivé plus tard. On a commencé tous les deux. » (Henry Padovani). Vous avez remarqué qu’il n’est toujours pas question de Sting. Ce qui a décidé Henry à venir en Angleterre, c’est un concert des Flaming Groovies auquel il a assisté. Le choc ! Il va leur parler et finit la soirée avec eux à jammer dans une chambre d’hôtel. Ils lui proposent de les suivre à Londres. En décembre 76, donc, il débarque dans la capitale anglaise avec pour tout bagage sa guitare Jacobacci Studio 3 et son ampli Fender Twin Reverb. Stewart lui demande de se joindre à lui car il veut monter un groupe punk. Vous avez bien lu : « punk ». « Le punk me plaisait parce qu’il était bourré d’énergie ! » (Henry Padovani).
Piqûre de guêpe

         Toujours en décembre 76, Curved Air se produit à Newcastle. C’est à cette occasion que Stewart repère le chanteur et bassiste d’un groupe de jazz local, Last Exit. Il déteste le groupe mais adore le bassiste. Ce dernier s’appelle Gordon Matthew Sumner mais ses amis le surnomme Sting, le dard (Ah ben, le v’là enfin !), en raison de sa tenue de scène favorite, un T-shirt à rayures jaune et noir qui lui donne l’air d’une guêpe. Stewart et Sting échangent leurs adresses. Ils se revoient peu après dans le squat que Stewart occupe à Mayfair (Moi, j’aimerais bien habiter un squat à Mayfair !). Henry  y fait la connaissance de Sting, en janvier 77. Les trois commencent à répéter. Police est né. Ils travaillent leur répertoire pendant un mois et se mettent à jouer dans des clubs à Londres et en province. Leur set dure 23 minutes pile-poil. Début février, à peine un mois plus tard, Police entre aux Pathway Recording Studios pour y enregistrer leur premier single (Fall Out et Nothing Achieving) en 8 pistes. En mai 77, ils le sortent sur le label Illegal Records, la marque de disques indépendante, créée spécialement pour l’occasion par le frère de Stewart, Miles, devenu leur manager. Il passe totalement inaperçu. Stewart et Henry passent leurs nuits à coller des affiches et à tagger les murs de Londres (Qu’est-ce qu’il fait, Sting, pendant ce temps-là, il dort ?) En fait, Sting vit dans un autre monde : il vient d’être papa (Ah, c’est peut-être pour ça !), son passé jazz lui colle à la peau et il n’a pas les mêmes préoccupations que ses camarades. « C’était difficile d’intéresser Sting. Henry et moi, il nous appréciait en tant que personnes, parce qu’il croyait qu’ensemble on arriverait à quelque chose. Mais il ne se reconnaissait pas du tout dans la musique. » (Stewart Copeland).

Réduction d’effectif dans la Police

         La rencontre avec Andy Summers a lieu le 28 mai 77, à l’occasion d’un concert d’un jour à Paris, où Mike Howlett, ancien musicien des Gong, invite Sting, Stewart et Andy à former avec lui un nouveau groupe, Strontium 90. En juin, Andy rejoint Police et ce n’est plus un trio mais un quatuor qui se présente au Festival Punk de Mont-de-Marsan, le 5 août 77. Deuxième passage en studio pour l’enregistrement de Visions Of The Night et Dead End Job sous la houlette de John Cale. Ca se passe très mal entre Andy et Henry. Sting prend fait et cause pour Andy et fait comprendre à Henry qu’il y a un guitariste de trop dans Police. Parmi les reproches qui lui sont faits : il ne penserait qu’à sortir et à faire le con. Plutôt fier d’avoir été élu cette année-là « ligger of the year » (le fêtard de l’année) par le –combien regretté- magazine City Limits, Henry ne se formalise pas et préfère quitter le groupe pour rejoindre Wayne County & The Electric Chairs, tandis que Stewart, Sting et Andy donnent leur premier concert en trio le 18 août 77 à Birmingham, pour entamer la carrière que vous connaissez tous.



                                                                Jumpin’ Jack Devemy    




OoxxxxO A S I SS  A S I S
                                ou le manuel du parfait petit rock’n’roller

« A quoi bon commencer quelque chose si ce n’est pas pour être les meilleurs ? On voulait à tout prix se sortir du chômage et des galères. Gagner le maximum de blé en un minimum de temps ! » (Noel Gallagher). Mission accomplie. Oasis a sorti son huitième album Don’t Believe The Truth fin mai 2005. C’est une habitude mais ce disque est encore génial. La tournée passera par le Zénith de Lille le 29 janvier avec Stereophonics en première partie, le groupe même qui accompagna les Stones en France lors de leur dernière tournée. C’est vous dire ! Et le concert sera sold out ! Comment expliquer une telle réussite ? En cette période de rétrospectives, jetons un coup d’œil par-dessus l’épaule ! 

Racailles

         Le père Gallagher, comme l’indique son patronyme, est d’origine irlandaise. Emigré à Manchester, dans le fol espoir d’y trouver du boulot, il se retrouve très vite dans la peau d’un Andy Capp paresseux, délaissant sa femme au profit de ses compagnons de beuverie. Il est chassé par sa famille et c’est ainsi que Noel et Liam seront élevés par leur mère et leur frère aîné, Paul. Que faire quand on habite la banlieue sud ouvrière de Manchester, qu’on est peu intéressé par l’école, qu’on a le chômage pour seul horizon… et qu’on s’ennuie à mourir ? Bien sûr, il y a le football. Et ils soutiennent ardemment Manchester City, gare à celui qui aurait l’outrecuidance de taguer sur les murs de la ville : Manchester United rules OK, il passerait un mauvais quart d’heure ! Mais le foot, c’est le dimanche. Et le restant de la semaine ? On s’occupe comme on peut. A quinze ans, Noel jette un pot de fleurs à la tête de son directeur d’école… Il est renvoyé. A seize ans, il cambriole une boutique du quartier…Il est arrêté par la police et passe quelques jours à l’ombre. Il pratique toutes sortes de métiers pour subsister : marchand des quatre saisons, laveur de carreaux, promeneur de chiens, ramoneur, boulanger, peintre de panneaux de signalisation, fabricant d’aquariums. Pendant ce temps, son jeune frère Liam tue le temps en sniffant de la colle et en buvant du whisky. Noel confirme la chose dans une interview accordée aux Inrockuptibles en 94 : « Quand on revenait du boulot, il n’y avait rien d’autre à foutre. Le foot et la colle : voilà à quoi ressemblait notre vie. »




De Rain à Oasis : une Histoire d’O

         Heureusement pour eux…et pour nous, les frères Gallagher découvrent un autre moyen d’échapper à la sordide grisaille de leur quotidien : la musique ! Qu’elle soit des années 60 : Who, Kinks, Rolling Stones, Beatles (pour l’anecdote, Noel naît le 29 mai 67, le jour même où , lors d’une conférence de presse, les Beatles annoncent la sortie de Sergeant Pepper), des années 70 : Sex Pistols, Damned , Jam, Buzzcocks (originaires eux aussi de Manchester) ou des années 80 : U2, Smiths, La’s, Stone Roses. Ne restait plus qu’à mélanger tout ça dans un immense chaudron pour obtenir la potion magique dont allait se nourrir leur projet encore dans les limbes. Liam est le premier à se lancer dans l’aventure : dès 90, il monte son propre groupe, Rain, avec ses camarades de classe Paul Arthurs, surnommé « Bonehead » (le crétin !) à la guitare, « Guigsy » Paul McGuigan à la basse et Tony McCarroll à la batterie. A noter que Rain tirait son nom d’un single des Beatles datant de 66 : en fait la face B de Paperback Writer. De son côté, Noel a passé une audition pour devenir chanteur des Inspiral Carpets, fin 88. « Ils n’ont pas voulu de moi, ces pédés ! » commentera-t-il plus tard. Il devient finalement roadie et tourne avec eux en Europe et en Asie. A son retour, Liam lui propose de devenir le manager de Rain. Déjà  tête de lard, celui-ci refuse et exige : 1. d’être intégré au groupe comme guitariste 2. de le rebaptiser Oasis. Pourquoi Oasis ? Les explications divergent, il semblerait même que Noel prenne un malin plaisir à trouver une version différente à chaque interview. Tantôt il s’agirait du nom d’une boutique de chaussures de Manchester spécialisée dans les Doc Martens, tantôt ce serait une compagnie de taxis de Burnage ou encore un marchand de curry situé en bas de chez Bonehead. A vous de choisir ! Toujours est-il qu’il prend les pleins pouvoirs. Il soumet le groupe à d’intenses répétitions dans une cave, le Boardwalk. « Lorsque nos amis nous proposaient d’aller au pub ou de nous rendre à leur mariage, nous refusions : nous répétions. » (Bonehead). Il achète du matériel. Pas autant qu’il le voudrait ! Sa plus grande frustration, il l’éprouve ce jour de décembre 92 où, accompagnant Johnny Marr des Smiths dans un magasin de Doncaster, il le voit dépenser plus de 9000 £ en guitares. Enfin il apporte au groupe ses propres chansons, dont Live Forever.

Manque un Mancunien

         En 93 Oasis est fin prêt mais il lui faut dégoter un contrat. L’occasion se présente le 31 mai. Les 18 Wheeler, les protégés d’Alan McGee, sont en concert et Oasis sait que le patron du label Creation sera dans la salle. Ils se sont arrangés pour jouer en première partie mais, à la dernière minute, le promoteur obtus s’oppose à leur prestation. Peu enclins à se laisser impressionner par ce paltoquet, ils menacent de mettre le feu à la salle et finissent par jouer 4 morceaux. A trois heures du matin, McGee, enthousiasmé, téléphone à son bureau londonien et jure qu’il tient là une fortune. Quelques concerts en première partie de Liz Phair, St Etienne et les Milltown Brothers enlèvent le morceau. Et en août 93 Oasis signe son contrat. McGee envoie aux radios la maquette de Columbia. Son inscription immédiate sur la play-list de Radio One – alors qu’Oasis n’a encore publié aucun disque- le conforte dans l’opinion qu’il vient de réaliser là la meilleure opération de sa carrière. Le 11 avril 94, Oasis sort un premier single, Supersonic, qui enflamme le public et les critiques. Il transforme l’essai en septembre avec l’album Definitely May Be. Le tout est accompagné de scandales très rock’n’rollesques : le groupe se fait virer du Columbia Hotel pour avoir canardé une Mercedes avec des canettes depuis les fenêtres, bagarre générale au Riverside, un club de Newcastle. Tony McCarroll, le batteur, est remplacé par Alan White en avril 95. Manque un Mancunien, mais peu importe ! La machine rock’n’roll vient de transcender les individus. Comme le déclare Liam : « Nous ne contrôlons plus rien. C’est comme une voiture lancée à fond, mais sans les freins. »

        
Happy New Year ! Keep on rockin’ !
                                                                   Jumpin’ Jack Devemy