mardi 2 octobre 2012
STATUS QUO
John Coghlan, né le 19
septembre 1946 à Londres, dans le quartier de Dulwich, a été le premier batteur
de Status Quo. Pendant 20 ans il les a accompagnés sur la longue route sinueuse
qui les menait vers la gloire et le groupe lui est redevable de ses plus beaux
fleurons : Pictures Of Matchstick Men, Down Down, Caroline, Rain,
Rockin’ All Over The World … Il sera à l’affiche de la Quo Party 2007,
troisième du nom, qui se tiendra le 2 juin prochain à Billy-Montigny et il fera revivre les meilleures années des rois
du boogie. Coup d’œil dans le rétro !
Dis, comment tu t’appelles ?
Nous sommes
en 1962. Le groupe de Francis Rossi et Alan Lancaster, les Scorpions, répète
dans la base militaire de Dulwich. Juste à côté officie John Coghlan et sa
formation : les Cadets. « John, lorsqu’il nous voyait, battait très
fort, faisant le plus de bruit possible » dira Francis. Les trois
sympathisent très vite et fondent un nouveau groupe, les Spectres, qui ne
subsiste que grâce à John et ses petits jobs d’électricien ou de poseur de
fenêtres. En 64, les Spectres font la connaissance de Pat Barlow qui leur
propose de devenir leur manager. En 65, ce dernier leur décroche un contrat au
camp de vacances le Butlin’s, à Minehead. C’est là que les Spectres, au nombre
de 4 (Roy Lynes entre-temps a remplacé le premier organiste Jess Jaworski)
rencontrent Richard Parfitt qui fait un numéro de cabaret, habillé en Egyptien
d’opérette. Ils lui promettent de travailler avec lui si l’occasion se
présente. Elle se présentera 2 ans plus tard. Les Spectres viennent de subir
trois échecs successifs avec la sortie de leurs singles : I Who Have
Nothing / Moi qui n’ai rien (septembre 66), Hurdy Gurdy Man (novembre
66) et We Ain’t Got Nothing Yet / Nous n’avons toujours rien (février
67). Ils se sont rebaptisés Traffic en mars mais ont dû finalement opter pour
Traffic Jam, pour éviter la confusion avec le groupe de Steve Winwood. Pour
conjurer le mauvais sort, ils décident donc d’offrir à Rick le poste de second
guitariste et chanteur… et de changer de nom à nouveau. Après avoir pensé
s’appeler The Mohammed Ali’s ou The Queers ou encore Quo Vadis, ils s’en
tiendront à Status Quo. Nouvellement transformé en quintette, Status Quo sort
son premier single Pictures Of Matchstick Men en décembre.
Pye paie son erreur
Succès modéré
pour le psychédélique Pictures Of Matchstick Men qui, malgré tout, reste
pratiquement 4 mois dans les charts anglais. Chemises à jabot et pantalons en
satin, Status Quo n’a pas encore trouvé son style. Juillet 68, sortie de Ice
In The Sun, le groupe se cherche toujours, il est devenu plus pop. Il
faudra attendre l’année 1970 pour que le Quo opère un virage à 180° : il
commence à jouer un boogie-rock musclé et, par la même occasion, il jette aux
orties sa tenue psychédélique et adopte le jean. Le 6 mars voit la sortie de Down
The Dustpipe, révélateur de la nouvelle orientation musicale : un
boogie en 12 mesures, simple mais efficace. En septembre Roy Lynes quitte
subitement le groupe alors que celui-ci se rend en Ecosse pour y donner un
concert. « Il a sauté du train et on ne l’a plus revu » se
souviennent Francis et Rick. Réduit à un quatuor, Status Quo gagne encore en
puissance et en énergie. Mais les relations avec leur maison de disque Pye
deviennent de plus en plus tendues et les quatre vont signer chez Vertigo. En
décembre 72, ils publient leur meilleur album, Piledriver, avec Paper
Plane, Big Fat Mama et une reprise de Roadhouse Blues des Doors. Piledriver
entre dans les charts anglais le 20 janvier 73 pour 37 semaines, se classant
n°5. L’opus suivant, Hello, est attendu au tournant. Il sort en
septembre, entre dans les charts le 6 octobre, se classe n°1 le 27 et restera
classé 28 semaines. C’est la consécration ! Pye commence à regretter
amèrement d’avoir laissé partir Status Quo, d’autant plus que l’album
Piledriver était prêt depuis longtemps mais qu’elle en empêchait la
parution, ne croyant pas en son succès. Comme quoi une maison de disques peut
se tromper, ce qui ne l’empêchera pas ultérieurement d’exploiter, sans aucune
retenu, tous les disques enregistrés chez elle.
Bye, bye, Johnny !
En 76, John
Coghlan fonde son propre groupe appelé Diesel Band et se détache peu à peu du
Quo. De plus, il a le sentiment d’être relégué au second plan. « Il était
complètement ignoré par notre management » avouera plus tard Alan. Le 3
juin 81, au Gaumont Theatre de Southampton, il donne son dernier concert avec
le Quo. Quant à la dernière fois où il se retrouve en studio avec eux, c’est en
novembre, pour l’enregistrement de l’album 1+9+8+2. La scène se passe
dans un studio de Montreux en Suisse. Le style de musique de l’album lui
déplaît. Il décrit ainsi son départ : « Un morceau me donnait du
fil à retordre, je n’arrivais pas à trouver les arrangements. J’ai alors
balancé ma batterie au travers de la pièce et suis sorti du studio. »
Après avoir envisagé de continuer avec une boîte à rythmes, ses
« camarades » font immédiatement appel à Pete Kircher (ex-Original
Mirrors) qui rapplique dès le lendemain. Après 19 ans de bons et loyaux
services, John quitte donc Status Quo. La machine est lancée sur ses rails et
poursuit son chemin imperturbablement. Mais une page est tournée !
Jumpin’
Jack Devemy
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