mardi 2 octobre 2012
Profitant d’une courte
pause dans sa tournée avec les Buzzcocks, Steve Diggle nous fait l’honneur de
son Ready Steady Steve Tour qui posera ses valises dans notre région le temps
de deux concerts acoustiques. Outre ses compositions avec les Buzzcocks ,
comme Harmony In My Head ou Why She’s The Girl From The Chainstore, vous aurez droit aux autres
titres qui composent ses albums solo. Une bonne façon de commencer
l’année !
« Passe-nous
un coup de fil, ducon ! »
La première date importante dans la vie
de Steve Diggle, si l’on excepte celle de sa naissance, le 7 mai 55, à Moss
Side, dans la banlieue de Manchester, c’est le 4 juin 76. Steve vient donc
d’avoir 21 ans. Il joue de la basse et, ce fameux soir, il a rendez-vous avec
Howard Trafford et Peter McNeish à l’entrée d’une petite salle de la cité
mancunienne : le Lesser Free Trade Hall. Cette rencontre donne naissance
aux Buzzcocks qui, par la même occasion, assistent, en compagnie de 70 autres
personnes, au premier concert des Sex Pistols hors de Londres. Public restreint
mais de qualité puisqu’on y relève la présence de Peter Hook et Bernard Sumner
de Joy Division, Tony Wilson, futur fondateur du label indépendant Factory
Records et …Morrissey. Précisons que ce sont Howard et Peter eux-mêmes qui sont
à l’initiative de ce concert après avoir vu les Pistols jouer dans la région de
Londres à deux reprises : le 20 février à High Wycombe et le lendemain à
Welwyn Garden City. Le mardi 20 juillet 76, ils parviennent à les faire revenir
dans leur bonne ville de Manchester. Le deuxième concert a lieu au même endroit
mais cette fois-ci il attire 200 personnes et les Buzzcocks ne sont plus dans
la salle mais sur scène pour assurer la première partie. Peter McNeish est devenu
Pete Shelley (en hommage au poète ou par référence au prénom qu’il aurait eu
s’il avait été une fille ?) Et Howard Trafford Howard Devoto. Entre-temps,
ils ont engagé un jeune batteur de 17 ans, John Maher, par l’entremise d’une
annonce dans le Melody Maker (Johnny Marr des Smiths, de son vrai nom Johnny
Maher, devra changer de nom pour ne pas être confondu avec lui). Concert très
rapide, morceaux enchaînés sans aucun temps mort. A la fin, Pete se lance dans
un long solo crépitant, plein de larsen, qu’il interrompt brutalement en
massacrant sa guitare, à l’instar de son homonyme Pete des Who. Pour
l’anecdote, ce soir-là, les Pistols jouent pour la première fois sur scène Anarchy In The UK. On l’aura compris,
le début de carrière des Buzzcocks est intimement lié à celui des Pistols.
C’est à ces derniers qu’ils doivent même leur nom indirectement. Au cours de
leur expédition londonienne en février, ils achètent Time Out (l’équivalent de
Presto !, notre beau et unique magazine chéri, oh combien plus modeste)
pour savoir exactement où passe leur groupe fétiche. A défaut de trouver le
renseignement qu’ils cherchent, ils tombent sur la chronique d’une série télé
intitulée Rock Follies, l’histoire de trois copines qui veulent monter un
groupe de rock et se font arnaquer par les compagnies de disques. L’article
titre sur une réplique d’une des héroïnes : « Passe-nous un
coup de fil ducon ! » (« Give us a buzz, cock ! »). Et
là, je ne voudrais pas contrarier ceux qui croyaient que les Buzzcocks
signifiaient : « les bites qui bourdonnent ». S’il est
vrai qu’ils ont partagé la scène avec les Vibrators (« les
vibromasseurs ») lors de la seconde journée du Festival Punk organisé par
le 100 Club de Londres, le mardi 22 septembre 76, ils n’ont jamais, à ma
connaissance, joué avec Au Bonheur Des Dames !!!
Manchester versus
Chelsea
Tout en étant
proches des Pistols, ils s’en différencient néanmoins. Ils ne donnent pas dans
la branchitude londonienne, ne portent pas les fringues créées par Malcolm
McLaren et Vivienne Westwood dans leur petite boutique, Sex, tout au bout de
King’s Road. Ils trouvent leurs vêtements chez les fripiers quand ils ne
s’habillent pas avec des sacs en plastique ou des sacs poubelles. On est loin
ici de Londres, des crêtes, des épingles à nourrice et autres artifices. Car,
il ne faut pas l’oublier, les Buzzcocks viennent des quartiers les plus
populaires de Manchester. Ils ne s’investissent pas du tout dans leur image,
mais dans leur musique. Une musique différente, elle aussi, de celle des
Pistols et de la majorité des groupes de l’époque. Les Buzzcocks ont apporté au
punk mélodie et romantisme. Plus que la provocation, c’est la frustration qui
sous-tend leurs textes et les titres de leurs chansons reflètent bien leur
fixation sur l’adolescence, leur incapacité à s’intégrer dans la société, leur
mal-être. Sixteen Again (Seize Ans A
Nouveau), Nostalgia, Boredom
(Ennui), Raison D’Etre, I Don’t Know
What To Do With My Life (J’Sais Pas Quoi Faire De Ma Vie), I Don’t Mind (Ca M’Est Egal), Something’s Gonna Wrong Again (Quelque
Chose A Encore Foiré), You Say You Don’t
Love Me (Tu Dis Que Tu M’Aimes Pas), etc., la liste est longue. Leur
premier EP, Spiral Scratch, ils
l’enregistrent grâce aux 200 £ que Pete emprunte à son père. C’est le premier disque
auto-produit de l’histoire du punk. Il sort sur le label local New Hormones
début 77. Il est produit par un certain Martin Zero, alias Martin Hannett,
futur producteur attitré du label Factory. Les 4000 exemplaires pressés sont
épuisés en une semaine. Peu après la parution du disque, Howard s’en va
soi-disant pour reprendre ses études. En fait, il revient l’année suivante avec
un nouveau groupe, Magazine. Les Buzzcocks sont amenés à remanier leur
groupe : Pete passe de la guitare au chant, Steve de la basse à la
guitare. Un ami de Pete, Garth Smith, reprend la basse, remplacé au bout de
quelques mois par Steve « Paddy » Garvey. John Maher reste immuable
derrière sa batterie. En 78,
les Buzzcocks sortetn leur premier album Another
Music In A Different Kitchen puis Love
Bites. Suit A Different Kind
Of Tension en 79. Le groupe se trouve alors au faîte de sa popularité mais
les tensions commencnet effectivement à se faire sentir et Pete préfère
dissoudre les Buzzcocks. Séparés en 81, Pete et Steve se retrouvent 8 ans plus
tard et, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, en ce début d’année
2009, accompagnés de Tony Barber à la basse et Danny Farrant à la batterie, ils
continuent de tourner !
FOC !
Entre 81 et
89 que devient Steve Diggle ? Il se consacre à une brève carrière solo,
marquée par l’unique sortie d’un 45 tours intitulé 50 Years Of Comparative Wealth (avec la participation de 2
ex-Buzzcocks John Maher et Steve Garvey). En 82, il forme un nouveau groupe,
Flag Of Convenience, bientôt appelé FOC (on a échappé au pire !). A ses
côtés John Maher, toujours lui, puis Andy Couzens des Stone Roses. Citons 2
albums solo à son actif : Some
Reality (2000) et Serious Contender (2005)
et je m’en voudrais d’omettre une de ses plus belles réalisations : son
fils Jack (quel beau prénom !) né en 91 de sa liaison avec Judith, pour
laquelle il écrivit la chanson Mad Mad
Judy, sur l’album des Buzzcocks A
Different Kind Of Tension.
Jumpin’ Jack Devemy
EN CONCERT :
VENDREDI 6 FEVRIER MONT SAINT ELOI (62) Auberge de
l’Abbaye
SAMEDI 7
FEVRIER SAINT ANDRE LEZ LILLE (59) Galerie Zone de Confusion
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