mardi 2 octobre 2012
ROBERT PLANT
Pour les infortunés qui ont raté Led Zeppelin au Forest
National de Bruxelles le jeudi 5 juin1980, un Led Zep au grand complet avec le
batteur John Bonham qui devait malheureusement nous quitter trois mois après,
pour ceux qui ont récidivé et n’ont pas assisté au concert de Robert Plant et
Jimmy Page au Flanders Expo de Gand le 1er décembre 98 lors de la
tournée Walking Into Clarksdale, c’est l’occasion ou jamais de se racheter.
Robert Plant sera sur la scène de l’Aéronef le 21 mars prochain, silhouette
immuable au fil du temps, gilet de cuir, chevelure longue et bouclée…avec un Whole
Lotta Love bien senti et bien tapé en rappel.
Pré Zeppelin
Robert
Anthony Plant est né le 20 août 1948 à West Bromwich, petit village proche de
Birmingham. Sa famille, relativement aisée, le pousse à étudier et « le
petit Robert » aurait très bien pu marcher sur les pas de son père et
devenir, comme lui, ingénieur. Mais il ne le voit pas de cet œil. Sans doute
influencé par l’environnement cafardeux des Midlands qu’on surnomme le
« Pays noir » à cause de l’industrie minière qui en marque le
paysage, il se découvre une passion pour le blues. Dès l’âge de 16 ans, il
quitte l’école, au grand dam de ses parents, et il écume tous les clubs de la
région, reprenant le répertoire de ses deux idoles : Robert Johnson et
Otis Clay. Il fait ses premières armes dans une flopée de groupes amateurs,
comme The Delta Blues Band ou The Crawling King Snakes (où figure déjà un
certain John Bonham). Sa voix puissante et hors du commun attire l’attention de
CBS Records. Premier single avec le groupe Listen en novembre 66 : You’d
Better Run / Everybody’s Gonna Say, puis deux singles en solo : Our
Song / Laughin’, Cryin’, Laughin’ en mars 67 et Long Time Coming / I’ve
Got A Secret en septembre 67. Non seulement ces singles sont totalement
ignorés du public mais le contrat qui le lie à sa maison de disques pour les
années à venir l’empêchera d’être crédité sur les titres du premier album de
Led Zeppelin. Fin 67, il rejoint John Bonham au sein d’un groupe fortement
influencé par la scène californienne (Moby Grape, Love…) . Durant les premiers
mois de l’année 68, The Band Of Joy, puisque c’est de lui qu’il s’agit, fait le
tour des clubs londoniens et enregistre plusieurs démos : Memory Lane /
Adriatic Sea View / Hey Joe / For What It’s Worth. Mais, comme « le
plaisir d’amour », le groupe ne dure qu’un instant, et se sépare au
printemps. Robert est alors engagé par Alexis Korner, communément présenté
comme le père officiel du blues anglais.
Il donne avec lui plusieurs concerts et participe même à quelques
séances d’enregistrement. Parallèlement, il chante dans les clubs de Birmingham
avec le groupe Hobbstweedle. C’est en août 68 que Jimmy Page, Peter Grant et
Chris Dreja, à la recherche d’un nouveau chanteur pour les Yardbirds
assistent à l’un de ces concerts … et
tombent sous le charme. C’est ainsi que Robert rejoint les Yardbirds,
rebaptisés The New Yardbirds, puis Led Zeppelin. Mais ceci, c’est une autre
histoire. Je vous la raconterai un jour …
Post Zeppelin
A la fin des
années 70, Robert se retire de la formation culte, à la suite de deux
tragédies. En août 75, Robert et Maureen, son épouse, une métisse
anglo-indienne, survivent de justesse à un accident de voiture. Plus
grave : en juillet 77, l’un de ses trois enfants, Karac, meurt d’une
maladie foudroyante. Pourtant, Robert retrouve ses compagnons en 79, pour
enregistrer ce qui sera le dernier album de Led Zep, In Through The Out
Door. Il s’est à peine remis de la mort de son fils que le destin frappe à
nouveau. Le 25 septembre 80, son ami « Bonzo » Bonham meurt au
domicile de Page, à Windsor, étouffé par son vomi après avoir ingurgité 40
verres de vodka ! Cette fois il décide de tout arrêter. Mais, après
quelques années de silence, il se lance dans une carrière solo, avec un premier
album Pictures At Eleven en 82. The Principle Of Moments sort en
83, il contient le hit Big Log, une ballade qui rappelle les meilleurs
moments du Zeppelin. Suit un mini-album, composé de 5 reprises de bons vieux
rhythm’n’blues (dont Sea Of Love de Phil Phillips). Il s’intitule The
Honeydrippers, Volume One et sort dans l’anonymat le plus complet jusqu’à
ce qu’on colle un sticker sur la pochette, indiquant humblement les noms de
Robert Plant, Jimmy Page, Jeff Beck et Nile Rodgers. On attend toujours le
volume 2 ! Après cet intermède, Robert enregistre Now & Zen (88)
, Manic Nirvana (90) et Fate Of Nations (93) . Trois albums
efficaces qui seront bien accueillis. En 94, Robert et Jimmy se retrouvent pour
l’album Unledded – No Quarter et s’embarquent pour une tournée
internationale. Quatre ans plus tard, le duo renouvelle l’expérience avec Walking
Into Clarksdale. Ensuite Robert Plant se retire plus ou moins et, tel un
phénix, renaît de ses cendres en 2002, avec Dreamland. En avril 2005,
l’ex-chanteur de Led Zeppelin fait à nouveau parler de lui en nous offrant Mighty
Rearranger , son huitième album solo. Il est, comme pour l’opus précédent,
accompagné par le groupe The Strange Sensation : Billy Fuller (basse),
Liam Tyson et Justin Adams (guitares), John Baggot (claviers) et Clive Deamer
(battereie). Je retiendrai deux titres en particulier : Tin Pan Valley et
son atmosphère étrange, et surtout Brother
Ray, un poignant hommage au
regretté Ray Charles.
Jumpin’ Jack
Devemy
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