mardi 24 juillet 2012
Après avoir rendu son tablier aux
Damned à l’issue de deux années de bons et loyaux services (de 93 à 95) et
s’être définitivement affranchi des Godfathers en mars dernier, Kris Dollimore
a les coudées franches pour relancer sa carrière solo.
Kris ne connaît
pas la crise
Il est né sur
l’île de Sheppey dans l’estuaire de la Tamise, une zone marécageuse,
communément appelée le delta de la Medway. Consolation accordée par le destin à
cet authentique bluesman qui aurait sans doute préféré naître sur les bords du
fleuve Mississippi, ce qui ne l’empêche pas de clore son premier album solo par
un superbe instrumental, East Of England,
hommage acoustique à sa région natale. Pour savoir quand il est né, il suffit
de jeter un coup d’œil à la photo qui figure sur l’album dont je vous parlais à
l’instant. Elle a été prise le jour où on lui a offert sa première guitare
électrique, le 02/01/1978, comme le
stipule le titre, a priori énigmatique. Quand je vous aurai appris que cette
date correspond à son douzième anniversaire, vous en déduirez aisément que
notre homme est né le 2 janvier 1966 et qu’il va bientôt fêter ses 44 ans.
Elémentaire, mon cher Watson ! Revenons à la photo. Elle le représente debout,
guitare en mains, encadré par un poster de Johnny Rotten et un autre de Led
Zeppelin. Deux styles et univers musicaux aux antipodes. Ca ne le dérangeait
pas (comme ça ne le dérange pas plus aujourd’hui) d’écouter tout à la fois Stupidity, l’album live de Dr Feelgood, A Night At The Opera de Queen ou Never Mind The Bollocks des Sex Pistols. Son frère lui enseigne les
rudiments de la guitare et c’est grâce à lui qu’il réussit à jouer son premier
riff : Caroline de Status Quo.
A eux deux, ils forment un groupe de pub rock, The Major Setback Band. Ils interprètent
des chansons de Feelgood et des Inmates et quelques compositions personnelles.
Ils sortent même un disque (collector !), Crashing Out, sur le label Black Sheep Records en 84. Kris n’a
alors que 18 ans.
Tu nais, tu vas à
l’école, tu travailles …et tu meurs. Quel beau programme !
A la même
époque, un groupe commence à se faire connaître : The Sid Presley
Experience. Les Inrockuptibles, dans le n° 11 d’avril 88, les décrit (avec un
peu de retard) comme « indociles, très en colère, distillant un rock
pur et dur, arrosé de passion, d’électricité ». Ca ne pouvait que plaire à
Kris qui a une épiphanie en écoutant leur disque Hup Two Three Four. C’est le groupe dans lequel il veut être, c’est
ce qu’il veut faire. Il va les voir au Marquee deux ou trois fois et il
adore ! Aussi ne se fait-il pas prier lorsqu’il est pressenti pour les
rejoindre. Les frères Coyne -Peter au chant et Chris à la basse- virent leur
guitariste Del Bartle et leur batteur Kev Murphy. Ils recrutent en remplacement
Kris Dollimore et Mike Gibson (un nom prédestiné) aux guitares, ainsi que le
batteur George Mazur et en profitent pour rebaptiser leur groupe The
Godfathers. Les Parrains portent bien leur nom : look de mafiosi, costard
noir étriqué, petite cravate. Mais leur musique est encore plus redoutable que
leur allure. Quand ils gueulent sur scène
Cause I Said So (extrait de leur deuxième
album Birth, School, Work, Death,
publié chez Epic en 88), « Bon, on fait ce que j’ai dit, point
barre !!! », tu mouftes pas, tétanisé par le duel de guitares et la
voix hargneuse de Peter. L’album de 89 More
Songs About Love And Hate est suivi par la mort de leur producteur Vic
Maile et le départ de Kris Dollimore qui est remplacé par un autre Chris, Chris
Burrows. Dollimore forme alors un groupe de heavy metal avec
Steve « Vom » Ritchie : The Brotherland (mini album de 7
titres : Nightmares And Dreams en
92). Ensuite, il joue sur l’album solo Last
Race de Stiv Bators -ex-chanteur des Dead Boys- en compagnie de Johnny
Thunders et Dee Dee Ramone. Coup de fil de Rat Scabies (Gale de Rat et non
Gueule de Rat !) et il rejoint les Damned. « Le groupe
n’obéissait à aucune règle, c’était chacun pour soi, on ne savait jamais ce qui
allait se passer quand on montait sur scène avec eux ». Ajoutons à son
palmarès des tournées avec Del Amitri et Adam Ant.
Et
maintenant ?
Plus de deux
ans après la sortie de son premier album solo, 02/01/1978, Kris s’apprête, comme je vous le disais au début de cet
article, à relancer sa carrière. « C’est comme renaître. Une période de ma
vie s’achève, une autre- plus excitante encore- va commencer ». La soirée
de lancement de son nouvel album aura lieu chez lui à Rochester, au Bottleneck
Blues Club, le mardi 27 octobre. Quelques jours plus tard, il sera parmi nous.
Retenez bien le titre révélateur de cet album : Now Was The Time.
Jumpin’ Jack Devemy
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